Lorsque nous évoquons Cléopâtre, l’une des figures les plus célèbres de l’Histoire de l’Égypte ancienne, l’image d’une reine égyptienne s’impose spontanément à l’esprit. Contrairement aux idées reçues, Cléopâtre VII n’était pas d’origine égyptienne mais grecque. Une révélation qui, loin de diminuer son importance historique, nous apporte un prétexte pour nous attarder sur le contexte politique et culturel de l’Égypte de son époque.
La Dynastie des Lagides : l’héritage d’Alexandre le Grand
Pour comprendre pourquoi Cléopâtre n’était pas d’origine égyptienne, il faut remonter deux siècles avant sa naissance, à l’époque des conquêtes d’Alexandre le Grand. En 332 avant J-C, après avoir vaincu les Perses qui dominaient alors l’Égypte, Alexandre fut accueilli en libérateur par le peuple égyptien. Cependant, Alexandre n’était pas destiné à rester en Égypte. Il poursuivit ses campagnes militaires à travers l’Asie mineur jusqu’au à nord de l’Inde actuel mais avant de partir, il fonda une nouvelle capitale à son nom : Alexandrie.
À la mort d’Alexandre le Grand en 323 avant J-C, son vaste empire fut partagé entre ses généraux. Ptolémée Ier, l’un de ses plus fidèles compagnons, obtint l’Égypte. En 305 avant J-C, il se proclama roi et fonda ainsi la dynastie des Ptolémées aussi connue sous le nom de la dynastie des Lagides, en référence au patronyme de son père Lagos. Cette famille d’origine macédonienne régna sur l’Égypte pendant près de trois siècles.
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Des souverains grecs sur le trône d’Égypte
Bien que régnant sur l’Égypte, les souverains de la dynastie des Ptolémées étaient profondément enracinés dans la culture hellénistique. Ils parlaient grec, vivaient selon les coutumes grecques, maintenaient peu de contacts avec la langue et la culture égyptiennes et privilégiaient la consanguinité.
Bien que née en Égypte, Cléopâtre VII qui est la dernière souveraine de cette dynastie, était donc d’ascendance grecque par ses deux parents. Contrairement à ses prédécesseurs, qui restaient souvent distants des traditions locales, Cléopâtre fut le souverain de cette dynastie à accorder de l’importance à la culture égyptienne. Elle fut la première de sa lignée à apprendre la langue égyptienne et à adopter plusieurs rituels de la royauté pharaonique. Cléopâtre réussit à faire cohabiter les cultures grecque et égyptienne permettant ainsi de mieux asseoir son pouvoir.
Cléopâtre, la dernière des Lagides
Cléopâtre VII monta sur le trône en 51 avant J-C, dans un contexte de grande instabilité. Son règne est marqué par ses alliances avec des figures majeures de l’époque, notamment Jules César et Marc Antoine, deux hommes puissants de Rome, qui étaient alors en pleine expansion impériale. Mais son combat pour maintenir l’indépendance de l’Égypte face à l’ingérence romaine fut perdu en 30 avant J-C, lorsqu’elle fut vaincue par Octave (futur empereur Auguste), marquant ainsi la fin de la dynastie des Ptolémées et l’annexion de l’Égypte par l’Empire romain.
Cléopâtre reste une figure fascinante, notamment pour ses talents politiques et son charisme légendaire. Si son règne qui a été fréquemment réduit à ses relations amoureuses avec César et Antoine, il symbolise surtout une tentative ultime de préserver la grandeur de l’Égypte antique face à l’expansion territoriale de Rome.
Conclusion :
Cléopâtre, qui fut la dernière reine d’Égypte, n’était donc pas d’origine égyptienne mais grecque. Cependant, elle a été la seule de sa lignée royale à savoir parler la langue égyptienne et à avoir réussi à faire cohabiter deux cultures totalement différentes.
