La Progéria : l’horloge biologique qui déforme le Temps

Le film L'Étrange Histoire de Benjamin Button de David Fincher sorti en 2008 s'est sans doute inspiré de cette maladie génétique rare, la Progéria
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Dans le vaste panorama des singularités médicales, il existe une maladie rarissime qui transcende les frontières du temps et projette certains enfants dans un scénario totalement déconcertant. Imaginez une existence où le processus naturel du vieillissement s’accélère à un rythme implacable, faisant de chaque année plus de la moitié d’une décennie. Bienvenue dans le monde de la Progéria, une énigme génétique où l’horloge biologique refuse de suivre la symphonie normale de la vie.

La Progéria, également connue sous le nom de syndrome de Hutchinson-Gilford, plonge les enfants dès les premiers jours de leurs vies, dans un processus de vieillissement prématuré donnant visuellement l’impression d’un vieillissement accéléré. Cette pathologie rare est due à la mutation d’un gène nommé LMNA situé dans le chromosome 1 produisant une protéine biaisée, baptisée progérine. Cette progérine s’infiltre dans les cellules, perturbant ainsi leur fonctionnement normal.

Chaque enfant touché par la Progéria porte le poids d’une destinée commune à tous à savoir la fatalité de l’Etre Humain mais avec une symphonie totalement différente concernant très peu de personne. Cette pathologie touche environ une naissance sur 4 à 8 millions. Selon les dernières données, il y aurait deux cas en France et 350 dans le Monde.

Une symphonie différente car un vieillissement accéléré est synonyme d’espérance de vie courte. Les personnes atteintes de Progéria vivent entre 12 et 13 ans. Malheureusement, l’ombre de l’arthrosclérose, une condition de durcissement des artères, et des AVC plane souvent sur ces jeunes innocents, mettant un terme prématuré à leur voyage.

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En janvier 2021, des chercheurs américains, menés par David Liu le maître de l’édition du génome, ont réussi à prolonger la vie d’une souris atteinte de Progéria en modifiant le génome des cellules cibles. Cette avancée, bien que prometteuse, nécessitera encore quelques années de travaux avant de se concrétiser en essais cliniques sur des enfants.

La publication de ces travaux dans le magazine Nature est assurément une impulsion pour que d’autres chercheurs s’embarquent dans la recherche d’un traitement contre une maladie qui ne touche que très peu de personne synonyme de perspectives commerciales très limitées. Ce pas de géant dans la compréhension de cette maladie est en effet, une lueur d’espoir pour tous les patients touchés par la Progéria.

La Progéria est une véritable leçon de vie. En voyant ces enfants innocents quitter ce monde prématurément, on réalise la chance qui nous avons de vivre cette vie et de partager des moments avec nos proches. Leur condition de vie difficile nous invite à relativiser les petits malheurs de nos quotidiens et à en apprécier chaque instant.