Fidel Castro - Hafteh7 - Pixabay

L’échec de la baie des Cochons, le fiasco de la CIA

Le débarquement manqué dans la baie des Cochons à Cuba est le plus grand fiasco de la CIA
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Il s’agit de l’un des plus gros échecs de la CIA, le débarquement manqué de la baie des Cochons à Cuba. Nous sommes au début des années 60, dans un contexte de Guerre Froide opposant par des conflits interposés, deux puissances nucléaires, les Etats-Unis et le bloc soviétique. L’épilogue de ce déficit américain à Cuba sera une tension extrême en 1962 avec les fusées soviétiques positionnées à Cuba soit à moins de 400 km des côtes de Floride. Le monde était au bord d’une troisième guerre mondiale.

Pour comprendre l’initiative de la CIA de déclencher une telle intervention, il faut revenir deux ans en arrière c’est-à-dire le 1er janvier 1959 avec la prise de pouvoir de Fidel Castro à Cuba. Fervent défenseur   de l’idéologie communiste, ce nouveau chef révolutionnaire cubain entreprend plusieurs réformes qui menacent directement les intérêts américains encore installés à Cuba et qui dans le même temps, poussent la bourgeoisie cubaine à émigrer. Logiquement, des mesures de rétorsions américaines sont mises en place, ce qui obligent Fidel Castro à demander une aide économique auprès de l’URSS. Moscou apporte son soutien et s’engage à acheter le sucre cubain. En échange, Cuba se ravitaille en pétrole russe. Les raffineries sur place qui sont toujours détenues par les américains refusent par idéologie, ce pétrole soviétique. Pour répondre à cette contestation, Fidel Castro prend alors la décision radicale qui va fortement détériorer les relations déjà bien compliquées avec les Etats-Unis, la nationalisation des raffineries.

La tension est vive entre la petite île des Caraïbes et les Etats-Unis. L’autorité américaine décide d’appliquer un embargo total sur les produits cubains. Le 17 mars 1960, le président américain D. Eisenhower approuve le plan de la CIA de déstabiliser Cuba par la création d’un groupe d’opposition politique cubain en exil entrainé et armé par l’agence gouvernementale, de financer des actions clandestines de sabotage des structures de l’île, et de déclencher une invasion par cette même brigade connue sous le nom brigade 2506, avec le soutien militaire des américains afin de libérer le peuple cubain. Un budget de 50 millions de dollars environ y est consacré. Fraichement élu, JF. Kennedy est informé des plans de la CIA et fin novembre 1960, il donne son feu vert pour envahir Cuba. Le 14 avril 1961, près de mille cinq cents hommes de la brigade 2506 sont stationnés au Nicaragua. Afin de préparer le terrain, la CIA décide dès le lendemain de faire décoller du Nicaragua six B-26 repeints aux couleurs de Cuba pour détruire la force aérienne cubaine. Fidel Castro est informé de cette manœuvre et ordonne à ces hommes de disperser les dizaines d’appareils encore opérationnels et de mettre à découvert ceux qui sont hors-services. Ce leurre fonctionne car seulement deux appareils en état de service sont perdus. Convaincus du succès de cette opération, les combattants de la brigade 2056 débarquent sur l’île dans la baie des Cochons le 17 avril 1961 à 1 heure du matin mais ils sont très vite repérés par la milice cubaine et le combat s’engage. Les assaillants sont surpris de voir décoller 7 appareils et qui obligent le soutien militaire américain stationné au large des côtes cubaines de battre en retrait. Au final, il y aurait près de cent cinquante morts dans les deux camps et plus de mille hommes du corps expéditionnaires sont faits prisonniers. L’échec est total pour les Etats-Unis et la CIA.

Que doit décider JF. Kennedy après cet échec américain ? D’autant plus que Cuba bénéficie du soutien militaire affiché de Moscou. Les américains doivent-ils prendre possession de l’île ? En octobre 1962, la tension est à son maximum avec les missiles soviétiques pointés en direction des Etats-Unis depuis Cuba. C’est la crise des missiles de Cuba. Les deux camps décident de se parler et les négociations se solderont par un démentiellement des fusées soviétiques contre un retrait des missiles nucléaires américains en Turquie et l’engagement de ne pas envahir Cuba. Le 21 décembre 1962, un accord entre les Etats-Unis et Cuba est signé permettant de libérer les 1113 prisonniers contre cinquante-trois millions de dollars sous forme d’aliments et de médicaments. La tension redescend d’un cran et une liaison permanente est établie entre Washington et Moscou. C’est le Téléphone Rouge et le début de la Détente, nouvelle phase de la Guerre Froide.