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Le Syndrome du « Bon Élève » : un danger sous-estimé dans les Entreprises

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Dans le monde professionnel, certains traits de caractère tel que la complaisance peuvent sembler être des atouts à première vue pour un manager dans sa mission de gérer une équipe, mais peuvent devenir un handicap à long terme menaçant la performance d’une entreprise. Le syndrome du bon élève en est un parfait exemple. S’il est souvent valorisé dans le système éducatif, ce comportement peut devenir un point faible dans le milieu professionnel. Cet article explore les dangers que ce syndrome représente pour l’individu, mais surtout pour l’entreprise, en soulignant l’importance d’encourager un esprit critique et constructif au sein des organisations.

Le syndrome du bon élève se caractérise par un ensemble de comportements acquis durant la scolarité et transposés dans le monde professionnel. Les personnes touchées par ce syndrome sont souvent perfectionnistes, respectueuses des règles, et en quête permanente de reconnaissance. Elles cherchent à répondre aux attentes de son manager de manière irréprochable, ce qui peut sembler, de prime abord, une qualité. Cependant, ce comportement peut avoir des effets délétères sur son bien-être, sur son développement professionnel et sur son équilibre vie privée – vie professionnelle.

Voici les principales situations permettant de reconnaître une personne touchée par ce syndrome :

  • Recherchant systématiquement la reconnaissance de son Responsable, la personne ne comptera pas ses heures pour délivrer ;
  • Dans le prolongement de cette recherche permanente de reconnaissance, cette même personne acceptera de faire des missions additionnelles même hors de son périmètre ;
  • La valorisation de son travail étant son but, cette personne ne déléguera aucune tâche préférant que le livrable soit le résultat de son seul travail ;

Ces comportements peuvent conduire à plusieurs problèmes. Le perfectionnisme excessif et la recherche permanente de reconnaissance entraînent très souvent du stress et un risque accru de burn-out. L’anxiété chez cet individu qui a un besoin constant d’être valorisé, lui est quasiment indissociable. Le surmenage et l’épuisement professionnel sont les conséquences logiques du syndrome du bon élève.

Si le syndrome du bon élève peut être nocif pour l’individu, il représente également un danger sérieux pour l’entreprise. Un collaborateur qui est un approbateur permanent et qui n’ose pas contredire ses supérieurs, peut nuire à la prise de décisions efficientes et à la capacité d’innovation de l’organisation.

Les Risques pour l’Entreprise :

Une entreprise qui compte trop de « bons élèves » risque de tomber dans une certaine inertie. Les décisions ne sont pas remises en question, même lorsqu’elles pourraient être préjudiciables. L’absence de débat et de confrontation d’idées mène à un appauvrissement des solutions proposées. Cela peut également créer une culture d’entreprise où la conformité prime sur la créativité, ce qui est particulièrement dangereux dans un environnement économique en constante évolution.

Avoir de tels profils qui manifestement ont un déficit de leadership pourrait s’avérer handicapant pour une entreprise qui se prépare à renouveler son équipe managériale en privilégiant la promotion interne.

Par ailleurs, le manque d’initiative et l’absence de contradicteurs permettant de challenger les préconisations peuvent ralentir voire même menacer la capacité de l’entreprise à s’adapter aux changements du marché, à innover, et à saisir de nouvelles opportunités.

A travers le dialogue, l’audace et la contraction sont indispensables pour faire progresser une entreprise :

À l’inverse, les entreprises qui favorisent un environnement où les employés peuvent exprimer leurs opinions, même si elles sont à contre-courant, sont souvent plus résilientes et performantes. Ces collaborateurs, qui osent être dans la contradiction lorsqu’ils estiment que l’intérêt collectif est en jeu, apportent une richesse de perspectives qui améliore la qualité des décisions prises. Ils aident ainsi à identifier les risques, proposent des solutions alternatives, et poussent l’organisation à évoluer en permanence.

Ces individus qui sont loin d’être des fauteurs de troubles, sont en réalité très impactant. Ils incarnent un leadership naturel qui inspire les autres à réfléchir de manière critique et à contribuer activement au succès collectif. En misant sur cette culture de dialogue et de challenge constructif, les entreprises se dotent des moyens nécessaires pour innover, se renouveler, et prospérer.

Le syndrome du bon élève, malgré ses apparences flatteuses, peut s’avérer être un frein majeur à l’épanouissement personnel et à la performance d’une entreprise. Chercher à s’entourer de personnes malléables ne sachant pas dire « non », est incontestablement un danger pour une organisation. S’il est essentiel de valoriser la rigueur et la compétence, il est tout aussi crucial d’encourager l’audace, l’esprit critique et la capacité à challenger les décisions.