La société ERANOVA utilise des algues vertes pour fabriquer du plastique 

Un greentech français a mis au point un procédé pour fabriquer du plastique biodégradable, compostable, réutilisable et recyclable
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L’Angleterre a NOTPLA, la France a ERANOVA. C’est une greentech située dans le Sud de la France spécialisée dans la production industrielle de matériau biosourcé permettant aux entreprises de plasturgie de délivrer des produits finis à base de plastiques biodégradables et compostables tels que les emballages alimentaires.

Le business model d’Eranova s’inscrit pleinement dans le champ de l’Economie verte répondant à des enjeux mondiaux. Sa valeur ajoutée dépasse toutes les frontières et touche toutes les générations.

La technologie d’ERANOVA

Comme pour Notpla, le principe d’Eranova est de partir d’une matière première végétale et abondante sur notre planète pour en faire quelque chose d’utile et de responsable pour l’Homme et sa planète.

Le point de départ du schéma d’Eranova est l’algue verte. Principalement ramassée par la collectivité pour dépolluer les plages, elle est livrée sur le site industriel d’Eranova pour y être travaillée. Ces algues sont mises dans des bassins de culture et à partir d’une technologie brevetée, les équipes d’Eranova en tire une résine alors biosourcée qui servira de matière première pour les industries de plasturgie. Ces industriels qui travaillent avec quasiment tous les secteurs d’activité, pourront alors proposer à leurs clients des produits biodégradables, compostables, réutilisables et recyclables. Par exemple, l’algue verte d’Eranova est à l’origine des sacs de caisse réutilisables dans certaines enseignes de la Grande Distribution. Le modèle d’Eranova s’incrit donc dans un schéma d’Economie circulaire.

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Des réponses aux enjeux environnementaux

S’inscrivant dans un schéma d’Economie circulaire, Eranova apporte en effet des solutions aux problèmes environnementaux que l’Humanité doit faire face aujourd’hui :

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La suite pour ERANOVA

Créée en 2016, la société Eranova reste pour le moment une start-up qui a tout de même trouvé son modèle d’activité commerciale. Sa prochaine étape est donc de lever les capitaux nécessaires pour structurer son modèle, staffer l’entreprise avec de nouvelles expertises (notamment managériales et commerciales) et faire décoller le chiffre d’affaires. Selon les derniers états financiers publiquement disponibles, Eranova affiche un chiffre d’affaires au 31/12/2020 de 13 150 EUR et une exploitation déficitaire de plus de 328 000 EUR. Comme pour beaucoup de start up, le ratio d’endettement est élevé à 90% (dettes / fonds propres) mais avec une structure financière correcte de 49% (fonds propres / total bilan).

Pour passer à une autre échelle, celle de la Scale up, Eranova ayant déjà dernièrement levé un million d’euro en passant par la plateforme de crowdfunding WiSEED, prépare pour l’année 2024, une levée de fond de 60 millions d’euros environ. Nous anticipons déjà le succès à venir de ce road show pour plusieurs raisons :

  • Le produit biosourcé d’Eranova touche quasiment tous les secteurs d’activité puisqu’on parle d’emballage ;
  • Une bonne visibilité avec un carnet de commande de 250 millions d’euro mais nous manquons d’information sur son étalement ;
  • L’activité d’Eranova bénéfice d’image positive assimilée à une société de l’Economie verte et responsable ;
  • La confiance de ses partenaires historiques qui ont déjà apporté des sommes conséquentes pour les phases de recherche et développement, d’industrialisation et d’amorçage commercial (fonds publics à travers des subventions et des avances remboursables ; fonds privés ; et endettement bancaire) ;
  • Une avance technologique protégée par un brevet ;
  • C’est un business model sans frontière. C’est un item important car la solution proposée par Eranova est une des réponses possibles aux enjeux environnementaux qui concernent beaucoup de pays ;

C’est pour toutes ces raisons que nous sommes assez confiants quant à l’intérêt des investisseurs pour cette future levée de fonds. La question que nous pourrions nous poser est de savoir si 60 millions d’euro n’est pas la fourchette haute pour les dirigeants d’Eranova.

Pour conclure :

Ces montants montrent l’ambition des stratèges d’Eranova de vouloir très vite devenir une ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) et prendre rapidement une place prépondérante sur le marché domestique car il existe également d’autres sociétés françaises mais aussi étrangères qui ont déjà des procédés pour produire et délivrer des emballages biosourcés.  

Cependant, un frein au développement d’Eranova semble exister. Il s’agit de la lutte contre la pollution des algues vertes. Nous avons l’exemple de la Bretagne avec les pouvoirs publics qui se sont emparés du sujet afin réduire la prolifération des algues vertes issues de l’activité agricole. Ce point crucial puisqu’il s’agit de la matière première d’Eranova, sera sûrement traité dans la documentation de la prochaine levée de fonds.

Pour aller plus loin :