NOTPLA, une solution pour réduire la pollution plastique

La société britannique NOTPLA, utilise des algues pour combattre la pollution plastique
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Le plastique est un problème mondial tant dans la gestion des déchets que dans le processus industriel de production et de recyclage. Selon un rapport de l’OCDE en février 2022, il y aurait dans les mers et océans près de 30 millions de tonnes de déchets plastiques et 100 millions de tonnes dans les cours d’eau. Toujours dans ce même rapport, l’activité humaine a rejeté en 2019, environ 22 millions de tonnes de matières plastiques dans la nature. Les principaux consommateurs de plastiques sont issus des pays de l’OCDE. Il s’agit de 221 kg par habitant aux Etats-Unis et 114 kg pour la zone Europe. Avec une durée de vie de 450 ans à l’infini, l’impact environnemental des déchets plastiques est dramatique. Nous pouvons utiliser ce même qualificatif pour le bilan carbone de l’industrie du plastique. Toute sa chaine industrielle serait responsable de 3.4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2019 avec 1.8 milliards de tonnes de gaz à effet de serre. Il est certain que les messages délivrés par les différentes institutions sur l’impact environnemental et sanitaire du plastique sont tout à fait audibles pour toute la population. Malgré cela, la consommation de plastique (hors période COVID) n’a cessé d’augmenter. Nous avons tendance à privilégier inconsciemment l’achat de produits sous blister ou bien plastifié.

Contrairement au recyclage, une solution qui se situe après l’utilisation du plastique, la réponse de NOTPLA se veut être structurelle avec une intervention bien plus en amont c’est-à-dire en remplacement des emballages plastiques par une matière naturelle.

NOTPLA est une société britannique qui a pour ambition de faire disparaître tous les emballages plastiques qui polluent notre planète. C’est en utilisant les algues brunes, élément naturel et renouvelable, que NOTPLA propose des emballages totalement biodégradables et 100% compostables à domiciles. Une vidéo sur le site institutionnel de l’entreprise montre que l’emballage NOTPLA se biodégrade quasiment au même rythme qu’une peau d’orange. La société britannique va encore plus loin en indiquant que l’intégralité de l’algue est utilisée. En effet, les fibres et la biomasse restantes permettent de produire du papier « bio ».

La réponse de NOTPLA est ambitieuse pour notre environnement mais elle est surtout opérationnelle. Cette solution permettra de réduire la production de plastiques et mécaniquement les déchets qui en découlent. La matière première utilisée est d’origine végétale et son procédé permet à ce matériau de s’inscrire dans un cycle de vie circulaire. En plus de se passer de plastique, l’emballage est à la fois biodégradable et compostable à domicile. Son impact positif sur l’environnement se voit ainsi démultiplié. Le bilan carbone se fait également ressentir. Le dernier rapport de NOTPLA montre des perspectives surprenantes telles que des réductions d’émission de gaz à effet de serre de l’ordre de 70% pour les films plastiques, 72% pour un sachet de ketchup et 47% pour un emballage classique.

Face à cette réponse environnementale, nous avons la réalité économique des entreprises et des consommateurs. Cette solution novatrice qui est le résultat de recherches et de développements doit être valorisée, ce qui est normal. Son prix est par conséquent différent du plastique. Pour une entreprise souhaitant utiliser la solution NOTPLA pour l’emballage de ses produits, son coût sera dans les charges d’exploitation. Pour une marge commerciale inchangée, il y aura naturellement un impact sur le prix de vente du produit. Dans la continuité de ce raisonnement purement comptable, l’entreprise devra sûrement engager des frais de publicité pour communiquer sur le choix des emballages NOTPLA et sur son positionnement responsable. Ce sont des immobilisations incorporelles supplémentaires qui gonfleront les charges d’exploitation via son amortissement. A ce jour, la population mondiale subit un niveau inflation élevé avec un effet bien plus amplifié pour les pays importateurs avec une devise faible. Dans un contexte de hausse des prix notamment sur les produits alimentaires, sommes-nous prêts à payer cette innovation ?